Le salaire de la peur

Sortir des fleurs de l'ornière

Un vieux camion.A l'arrière des gros bidons rouillés. Bruits de ferrailles. Odeur de diesel.Je  conduis en marcel blanc. Un petit foulard noué à mon cou.Une vraie Montand.  Sur chaque  bidon de stress une  grosse étiquette griffonnée. Manque d'amour d'enfance.  Lien mère.   Les placards .    Névrose de classe.   Peur de manquer.  Dépendance. Lien  père.  Amour détachement. Castration créatrice. Culpabilité en tous genre.....
Un chargement dangereux pour ma santé.
Alors, je me donne trois mois, pour une thérapie éclair. Voilà ce que je veux proposer demain à la psychologue qui va m'accompagner sur ce chemin de la guérison émotionnelle.
Se voir tous les 15 jours et ouvrir. Ouvrir un à un les gros bidons. Les tout plein, les moitiés vides...  Sortir doucement les marchandises, les regarder à la lumière du jour de l'automne. Mettre ma nouvelle paire de lunettes roses et les regarder en face sans peur. Puis calmement, en respirant profondément, les désamorcer.
Remonter dans le camion. Éponger la sueur. Brancher la radio sur France Inter. Passer la première, la deuxième, la troisième..accélérer sur le chemin.