Sortir du château fort, baisser le pont levis...

"Plus fortes sont les défenses, plus ancienne est cette protection imaginaire, édifiée autant par rapport à soi que par rapport aux autres, plus ardue sera la reconstruction.." Je me suis longtemps affirmée dans la négation de l’héritage parental. Au boulot dans la quête incessante de reconnaissance et de carrière  pour dépasser cette honte de classe sociale. Dans ma vie amoureuse, toujours chercher à dominer de peur de l'être à mon tour. Tenue très longtemps les personnages de "femme libérée c'est pas si facile"  " je veux tout les bons petits plats et en plus être extra" et surtout l'indispensable "mère couteau suisse" toujours prête.. J'ai longtemps refuser de me montrer, de m'attacher en amour, comme en amitié.
Et puis le cancer est arrivée. Pour une mise à nu, elle a été rapide.
L'étoile jaune de cancéreuse  La nudité. La mutilation de la féminité. Et bien très chère, ces quelques énormes baffes bien sonnées ne m'ont pas laissées le choix. C'était soit mourir sans vivre, soit risquer de vivre en se sachant mortelle. Avec mes forces à moi. Celles qui allaient me permettre de combattre. Rebâtir mon monde à partir de ce que je suis vraiment, et non en fonction du monde que j'avais construit pour me protéger. Repartir sur des bases saines, la santé suivrait. Me libérer des contraintes imposées par les autres mais surtout par moi même. Chaîne après chaîne  Couper. Même si le passage est difficile, je n'en ferai pas l'impasse. A quoi servirait il d'encore reculer ?.  Je ne veux plus récidiver dans le mal être d'un semblant de vie.Je ne me perdrai plus de vue. J'ai besoin de toutes mes forces dans cette nouvelle naissance car je retourne au travail, là on m'attend comme avant.. ..
Catherine Bensaid. Je t'aime la vie. Edition Réponses , Robert Laffont.