J'ai ramené mes fraises

Hier soir j'étais en train d'écrire ce texte jusqu'à ce que......
"Dans mon grand sac de voyage noir.
Pour passer 5 heures pour la chimio. j'ai emporté :

• Le lit d'Alienor de Mireille Calmel (12 ème siècle, le lit, ça promet et surtout545 pages) je ne l'ai pas ouvert.
• A hurler de rire...1001 histoires drôles de Louis Simon ( dans ce monde de brutes que j'imaginais, cela me semblait hautement recommandé voir indispensable). Je ne l'ai pas ouvert.
• Mon mp3 avec chansons de camilles et rock qui empêche de dormir. Tombé en panne à la 5ème chanson.
• Mon carnet de voyage pour dessiner et me faire passer le temps,avec sa magnifique trousse, pastel, crayons feutres, de papier, colle, etc.. J'ai relu mais rien griffonné..
• Une thérmo de thé vert à la menthe, bu un verre avant de partir
• un appareil photo, rester au fond du sac
• des fraises du jardin ( pour faire face à l'insipide jambon , yaourt, compote de pomme spartiates promis par l'infirmière)
• une salade du jardin, avec graines de lin, tomates et féta, ciboulette, estragon."

Et là s'arrête le texte car j'ai disjoncté. J'ai  péter les plombs. Est ce du à la piqûre en or( petit rappel 1070 euros pour rebooster les globules blancs), que m'avais fait une demi-heure avant mon infirmière ?

Coeur à 2000 à l'heure, vent d'étourdissement qui monte .

Et zou plus de lumière !
En plein dans les articles sur les fraises, je suis tombée dans les pommes. 

Ensuite je n'ai fais qu'une avec mon lit adoré, qui m'a débarqué ce matin à 6 heures un peu plus fringante.

En fait le sens profond et essentiel de mon message de fraises, c'était de dire que Pomme essayait de prendre toujours un mini-pouvoir dans le wagon médical imperturbable.

Histoire de ne pas y aller la fleur au fusil.
Mes munitions ce sont mes armes anti ennui, anti-angoisse, anti- peur, présence humaine dans les espaces stériles, des infinis de possible à faire dans un lieu où l'on doit attendre.Des goûts rouges de la maison dans des chambres et des couloirs blancs.